Quelles formations pour répondre aux mutations qui s’opèrent dans le domaine de l’automobile et de la mobilité ?

AUTOMOBILE ET MOBILITÉ
 IFP School a adapté son offre de formation aux enjeux des mutations du secteur de la mobilité et des transports.
 En 2018, une étude stratégique a été conduite. Elle a débouché sur un plan d’actions mis en place dès la rentrée de septembre 2018.
 Il est déjà possible de dresser un premier bilan. 

 

IFP School avait 2 principaux objectifs en lançant cette étude stratégique :
-    faire évoluer l’offre de formation pour les ingénieurs du "powertrain 4.0" qui vont accompagner le développement d’une mobilité durable ;
-    orienter l’offre de formation vers les compétences répondant aux futurs besoins métiers de nos partenaires industriels et aux attentes des étudiants sur les nouvelles technologies de la mobilité durable.

Un grand virage vers l’électrification

Dès la rentrée de septembre 2018, les programmes de formations dispensés par IFP School dans le domaine des motorisations et de la mobilité durable ont pris un grand virage vers l’électrification. La part des cours spécifiques relatifs à l’hybride et à l’électrique est passée d’environ 5 à 18 %. En tenant compte des autres évolutions, telles que l’introduction de travaux pratiques sur des bancs de machines électriques, ou la forte "électrification" des projets de fin d’études et des sujets de périodes en entreprise, les formations atteignent quasiment l’équilibre entre les enseignements relatifs aux motorisations thermiques et ceux dédiés aux motorisations électrifiées.

L’offre globale de formation d’IFP School comprend maintenant 5 programmes :

Les programmes MOT & PWT, assez proches dans le contenu mais différents par la langue, ont été repositionnés. L’accent a été mis sur leur différenciation et complémentarité. Il a été décidé que la part des enseignements sur l’hybridation et l’électrification serait la même et représenterait d’ici 2020 environ 50 % des cours. La différenciation se fait donc sur le contenu hors électrification.

Pour MOT, programme francophone avec une ouverture internationale plus limitée, l’objectif est de couvrir un secteur plus large et plus diversifié de motorisations, pas seulement automobiles mais aussi pour le transport longue distance et les applications hors route.

Ses enseignements et ses cibles en termes de partenariats industriels s’élargissent aux applications poids lourds, véhicules commerciaux et off-road (moteurs marins, ferroviaire, aéronautique, moteurs stationnaires, etc.), avec comme énergie embarquée non seulement l’électricité et les carburants type essence ou diesel, mais aussi le gaz et l’hydrogène qui ont du sens pour ces secteurs hors automobile.

Quant au programme PWT, très international, il reste tourné vers l’industrie automobile globale, en couvrant les motorisations hybrides essence et électriques pour véhicules particuliers et utilitaires, avec la prise en compte des contraintes urbaines, du dernier kilomètre, de l’infrastructure électrique, de la connectivité et de la conduite autonome, etc.

Le programme PRO, jusque-là orienté vers les carburants, lubrifiants et leur utilisation dans les motorisations, a lui aussi fait de la place dans son contenu pour intégrer les batteries et leur utilisation dans l’électromobilité.

Enfin, le master EPA, qui, stratégiquement, a toujours été positionné en avance de phase par rapport à nos enseignements d’ingénieurs de spécialisation, intègre désormais une nouvelle unité d’enseignement sur le véhicule connecté et autonome.

Pour accompagner toutes ces évolutions, gagner en compétences sur ces sujets, développer de nouveaux enseignements et partenariats académiques et industriels, une chaire "Electric Connected and Autonomous Vehicle for smart mobility" a été lancée le 1er janvier 2019.

Quelle vision sur le futur de la mobilité ?

D'après la vision des industriels du secteur sur le futur de la mobilité et sur les challenges associés, on devrait assister au développement de l’intermodalité des solutions de transport et à une certaine remise en question de la possession individuelle de la voiture.

La diminution du marché du véhicule propriétaire et l’augmentation du marché du véhicule partagé va entraîner de nouvelles contraintes liées aux nouveaux usages : la conception du powertrain pour véhicule partagé devra être revue pour être plus robuste et capable de faire davantage de kilomètres. En même temps, même si le business model actuel va être perturbé, il devrait néanmoins rester de la place pour la voiture individuelle et le modèle de mobilité classique.

L’électrification et l’hybridation vont se développer pour répondre à la sévérisation des normes anti-pollution associée à une accélération du rythme de changement des réglementations. Concernant le système "Powertrain" (la chaîne de traction), les besoins en ingénieurs pour développer des moteurs thermiques vont diminuer, même si le moteur thermique restera présent en version essence via l’hybridation (présent en 2030-2040 dans encore 70 % des motorisations). Le moteur Diesel pour véhicule particulier semble avoir une fin programmée, alors que pour les poids lourds et les bus, la mobilité s’oriente vers une diversité des solutions entre le tout électrique pour le dernier kilomètre et les carburants liquides (diesel) et gazeux pour les longues distances.

Concernant la connectivité, la cybersécurité deviendra un point clé. Le transport public connaîtra une transformation profonde avec l’arrivée du véhicule autonome.

Quelles compétences clés pour demain ?

Parmi les compétences clés qui vont être nécessaires pour accompagner cette "révolution" dans l’automobile, l’approche système "holistique", fil conducteur et spécificité de nos formations, est considérée comme essentielle et le point fort d’IFP School à maintenir quelle que soit l’évolution du contenu technique. Des sujets qui étaient déjà abordés dans nos enseignements au stade des notions vont être approfondis pour faire partie de cette approche système de la chaîne de traction. Il s’agit de tout ce qui est lié aux motorisations électriques ou électrifiées (machines électriques, électronique de puissance, batteries, nouvelles transmissions, etc.).

De plus, de nouveaux sujets vont faire partie des notions de base à connaître. Cela concerne la connectivité, le big data, le véhicule autonome et les systèmes de propulsion alternatifs tels que la pile à hydrogène.
 


 
Un virage plutôt bien négocié !

Regards croisés des étudiants et de nos partenaires industriels sur les changements engagés au sein de nos formations dans le domaine des motorisations et de la mobilité.

  Gabriel Nichele (PWT 2019), originaire du Brésil :
« IFP School est résolument engagée dans la transition énergétique. Elle allie parfaitement tradition ET innovation. Le Master PWT offre d’excellents cours sur les moteurs à combustion mais aussi un semestre entier axé sur les nouvelles technologies, dans un environnement très dynamique et multiculturel. Beaucoup de choses ont changé en peu de temps. Je suis certain d’avoir fait le bon choix pour préparer l’avenir et mener ma carrière. »
  Niranjan Edapaddy (PWT 2019), originaire d’Inde :
« Avec la croissance des véhicules hybrides, il est nécessaire pour les ingénieurs mécaniciens d’en savoir plus sur l’électrification. J’apprécie donc beaucoup l’effort d’IFP School pour intégrer un nombre important de cours liés à l’électrification des véhicules. Cela m’a donné un avantage dans mon stage où je travaille sur les essais de véhicules hybrides. »
  Bernard Swoboda (MOT 80), Maître Expert, Groupe PSA :
« Les technologies de la mobilité de demain devront répondre aux réglementations en vigueur, qui ne cesseront pas de se sévériser, tout en donnant une parfaite satisfaction aux utilisateurs dont les exigences vont continuer à augmenter. Pour un véhicule équipé d’un moteur thermique, l’objectif sera de baisser la consommation de carburant. Pour un véhicule électrique, l’objectif sera d’augmenter l’autonomie, tout en maintenant un coût d’usage intéressant. Dans ce contexte, 3 principales compétences seront recherchées :
-    les compétences déjà développées à IFP School relatives à la chaîne de traction d’un moteur thermique,
-    la conception de chaînes de traction électrifiées (MHEV, PHEV, BEV),
-    des connaissances approfondies dans le domaine des moteurs électriques et des batteries. »
  Olivier Ferlin (MOT 96), Vice-Président Powertrain engineering, Volvo Trucks :
« Pour le poids lourd et le véhicule commercial, on s’oriente vers une diversité de solutions technologiques minimisant l’impact environnemental, vers plus de flexibilité et d’automatisation. L’électrification de la chaîne de traction va s’amplifier et le moteur à combustion restera une solution à court et moyen terme, avec des carburants non fossiles notamment.
Des solutions spécifiques seront adaptées aux usages comme, par exemple, des véhicules « robots autonomes » capables de prendre en charge des chargements dans des zones difficilement accessibles ou dangereuses. Dans le transport de personnes, les véhicules sans chauffeur permettront de répondre aux exigences économiques des opérateurs et utilisateurs, tout en accroissant leur disponibilité et sécurité. Le rapport à la propriété va changer pour évoluer vers une notion « d’usage de solutions de transports », la question des infrastructures et de la disponibilité des énergies va se poser.
La bascule vers ces nouvelles technologies est en cours et s’amplifiera progressivement à partir de 2025. En tant que constructeur, toutes ces problématiques nous amèneront à nous intéresser à des profils d’ingénieurs variés, ayant notamment une sensibilité en informatique, capables de savoir comment utiliser les big data en complément du bagage généraliste mécanique et/ou électronique. Une transition que les formations d’IFP School prennent bien en compte. »

 

 
Des moyens expérimentaux qui visent à rendre nos étudiants directement opérationnels
« La part de l’enseignement consacrée aux véhicules électriques et hybrides représente désormais 40 % des contenus des programmes Énergie et motorisations et Powertrain engineering d’IFP School », explique El Hadj Miliani, enseignant-chercheur dans ce domaine à IFP Energies nouvelles et IFP School. L’École s’est dotée de bancs électriques expérimentaux, dans le but de de proposer aux étudiants de mettre leurs idées directement à l’épreuve de l’expérimentation, dans le cadre de travaux pratiques et de projets collaboratifs. Cela répond évidemment aux besoins de former de jeunes professionnels ayant une parfaite maîtrise de la partie expérimentale mais favorise aussi l’innovation, tout en développant leur aptitude au travail collaboratif », conclut El Hadj Miliani.

 
Rencontre avec des alumni acteurs de la mobilité durable

Que sont devenus les étudiants des dernières promotions des programmes Energie et motorisations, Powertrain et engineering, Energie et marchés, à l’issue de leur cursus à IFP School ?
Comment ont-ils inscrit leur parcours dans la transition énergétique ?
Découvrez leur témoignage en vidéo :