Rencontre avec Stéphane Bourgeon, nouveau responsable du programme Énergie et procédés

Diplômé d’IFP School, Stéphane Bourgeon est depuis janvier 2023 responsable du programme Énergie et procédés (ENEP). Il revient sur son parcours et dévoile ses ambitions pour ses élèves.

Portrait de Stéphane Bourgeon

1.   Racontez-nous votre parcours

Ingénieur chimiste de l’École européenne de chimie, polymères et matériaux de Strasbourg (ECPM), j’ai découvert IFP School lors d’une année de césure pendant laquelle j’ai effectué un stage en développement de catalyseurs à IFP Energies nouvelles.

À l’issue de mes études, j’ai intégré IFP School grâce à une bourse pour poursuivre le master en raffinage, ingénierie et gaz, l’ancêtre du programme ENEP.

Mon diplôme en mains, j’ai démarré ma carrière en septembre 2001 chez TotalEnergies en tant qu’ingénieur procédés à la raffinerie de Grandpuits. Cette première expérience sur le terrain m’a permis de directement mettre en pratique les compétences acquises à l’École et d’acquérir une vision globale du fonctionnement d’une raffinerie. Mon premier mois a été marqué par deux évènements qui ont structuré ma carrière avec l’explosion du site AZF de Toulouse et l’attaque des tours du World Trade Center de New York. La question de la sécurité des opérations et donc du professionnalisme (être compétent, apprendre, se former, l’importance du collectif) serait au cœur de mes missions d’ingénieur.

Quatre ans après, je suis parti en Normandie, où j’ai travaillé dans la fabrication d'huiles de base. J’assurais la qualité de la production et la sécurité des opérations.

En 2008, je m’installe à Paris pour occuper un poste de pilotage de raffinerie. J’étais chargé de l’optimisation économique de la raffinerie de Donges. Dans le cadre de mes missions, je m’occupais de l’approvisionnement en brut et des produits de spécialité tels que les bitumes, le GPL.

Deux ans après, j’intègre la branche Gaz et énergies nouvelles du groupe pour me consacrer à la gazéification et la transformation du charbon en oléfines. Rattaché à la Direction technique et recherche, j’ai dirigé un projet de captage de CO2 à partir de la combustion en boucle chimique (CLC) développé en partenariat avec IFPEN.

Ensuite, je suis passé à la direction de formation de TotalEnergies, où j’ai pris la direction du département de management des risques industriels. Durant cinq ans, j’ai conçu et déployé des formations managériales sécurité pour le groupe et ses filiales.

En 2017, je rejoins la branche Exploration-production et deviens gestionnaire de carrière. En tant que HR partner, j’avais pour mission de recruter des spécialistes et de les accompagner dans la montée en compétences.

J’ai finalisé mon parcours chez TotalEnergies en tant que Coordinateur HSE au sein de la direction sécurité travaillant sur des activités autour des éoliennes, du gaz et du solaire.

En 2021, j’ai repris mes études et me suis lancé dans un master en stratégie et design pour l’anthropocène proposé par l’école de commerce de Clermont-Ferrand et l’école de design Strate. C’est un master qui traite des questions de redirection écologique ou comment inventer les organisations, systèmes compatibles avec les limites planétaires. Au-delà de la problématique de la transition, il s’agit de questions d’héritage, d’attachements, de maintenance ou de fermeture.

2.   Pouvez-vous nous présenter vos nouvelles missions ?

En tant que responsable de programme, j’ai quatre grandes missions :

  • l‘évolution des contenus du programme : adapter les enseignements en continu afin de répondre aux besoins actuels et futurs de l’industrie, dans le contexte de décarbonation des activités industrielles ;
  • le suivi pédagogique et administratif du programme : organiser les cours et gérer au quotidien le planning ;
  • l’encadrement des élèves : assurer l’acquisition et la validation des compétences et être ressource pour les élèves dans le cadre de leur projet professionnel ;
  • le recrutement de la prochaine promotion : en lien avec les besoins de l’industrie, recruter les nouveaux élèves qui intègreront l’École en septembre prochain.

3.   Que signifie pour vous de revenir à IFP School ?

Ma carrière est marquée par l’humain et la technique.

Je suis très attaché à l’École et je souhaite contribuer à sa transformation.

J’ai envie de participer à cette réflexion collective sur son devenir : comment préparer aux métiers d’aujourd’hui et de demain tout en respectant les problématiques sociétales et environnementales.

4.   Quel serait votre message à adresser aux jeunes qui aspirent à devenir ingénieur(e)s procédés ?

Le métier d’ingénieur(e) procédés offre une multitude d’opportunités dans les domaines les plus variés.

Soyez rigoureux(-reuses), vous aurez besoin d’une solide base technique pour pouvoir vous adapter aux différentes trajectoires. Mais il faudra aussi avoir de bonnes compétences humaines et multi disciplinaires pour ce travail. C’est une question d’équilibre, on ne peut pas tout mettre sur la technique !

La prochaine génération d’ingénieurs procédés travaillera dans un environnement qui ne cessera de s’accélérer. Dans le développement des procédés, il faudra intégrer les aspects sécurité mais également la question des ressources et des besoins ; avoir une prise de conscience sur les arbitrages à faire.

Entretien réalisé par Meyling Siu