La réalité virtuelle au service des motorisations

En raison de la crise sanitaire, une cinquantaine d’élèves internationaux n’ont pas pu rejoindre IFP School à la rentrée de septembre dernier.

Pour leur permettre de poursuivre leur formation, l’École a mis en place une pédagogie hybride, alliant des enseignements en présentiel dans le strict respect des gestes barrières (et ce jusqu’au 29 octobre, date du deuxième confinement) et des cours à distance.

Cette situation inédite a impliqué de nombreux ajustements dans les modalités d’enseignement. Dans cette série en trois parties, nous explorons les derniers dispositifs mis en place par l’École pour assurer l’encadrement, l’accompagnement et l’évaluation des élèves.

Nous nous intéressons dans un premier temps à un module de réalité virtuelle conçu pour permettre aux élèves d’explorer la salle moteurs d’IFP School.

La genèse du projet

Traditionnellement, les élèves des programmes du Centre Motorisations et mobilité durable entament leur formation par un atelier de mise en pratique d’une journée dans la salle moteurs de l’École. D’une centaine de mètres carrés, cette salle rassemble l’ensemble des pièces constitutives d’un moteur thermique : pistons, injecteurs, culasses, etc.

Organisés en équipes de 3 ou 4 et encadrés par un enseignant du Centre, les élèves parcourent la salle lors d’une "chasse aux trésors" et identifient les diverses pièces. Ils débriefent ensuite tous ensemble pour éclaircir certains points. Cette journée vise à promouvoir une cohésion de groupe, à mettre au même niveau les élèves issus de différents établissements et à présenter le parcours pédagogique à venir.

Reproduire l’expérience à distance

IFP School étant une école d’application, cet atelier de mise en pratique joue un rôle majeur dans la formation des élèves. Pour faire vivre l’expérience aux élèves en distanciel, des enseignants du Centre Motorisations et mobilité durable et une équipe du Lab e•nov, le laboratoire des cultures digitales, ont d’abord réalisé des photographies 2D et 360°.

Ils ont ensuite conçu le module immersif grâce au logiciel Sphère. Enfin, ils l’ont mis à disposition des élèves sur un serveur dédié et sur le Learning Management System.

Plus de 120 clichés ont ainsi permis aux apprenants à distance de parcourir virtuellement la salle moteurs et de zoomer sur chaque pièce mécanique.

Philippe Pierre, responsable du programme EPA, dans la salle moteurs d'IFP School
Philippe Pierre, Responsable du programme Électrification et propulsion automobile, prend des photographies 2D et 360° dans la salle moteurs d’IFP School. Ces clichés seront ensuite intégrés dans un module de réalité virtuelle.

En parallèle, l’équipe pédagogique a également formé des binômes de "compagnons d’études" (en anglais "study buddies"), constitués d’un élève présent sur le campus et d’un élève à distance. L’objectif : favoriser des interactions entre eux et promouvoir la collaboration pour trouver les solutions aux questions posées.

Cette approche complémentaire permet d’exploiter le numérique, tout en étant attentif à l’humain.

Premières expérimentations

Le module de réalité virtuelle a été testé à deux occasions. D’abord par les élèves du programme Énergie et motorisations qui ont pu découvrir le module la veille de l’atelier de mise en pratique. Les plus curieux ont ainsi commencé à repérer les lieux en avance. Le jour de l’atelier, les élèves ont été organisés en binômes, voire en trinômes.

Marie-Thérèse Hélayel, élève du programme Énergie et motorisations, a suivi l’atelier depuis le Liban. "J’ai eu un retard avec mon visa et je n’ai pas pu être présente pour cette journée" explique-t-elle. "L’organisation en trinômes et le module de réalité virtuelle m’ont permis de découvrir la salle moteurs comme si j’étais présente sur site. Ce fut une expérience interactive et enrichissante."

Confinés, les élèves du programme orienté recherche Électrification et propulsion automobile (EPA) ont découvert la salle moteurs entièrement à distance. Équipé de caméras et de micros, Philippe Pierre, le responsable du programme, leur a préparé une première visite lors d’une classe virtuelle donnée via Zoom. Les élèves ont ensuite utilisé le module de réalité virtuelle pour explorer davantage la salle, reconnaître les pièces mécaniques et remplir un questionnaire.

Lucas Chazottes, élève du master EPA, débutait dans l’utilisation de la réalité virtuelle : "c’était la première fois que je l’utilisais et je le referai avec plaisir même si ça ne remplace jamais totalement le toucher des pièces réelles."

Il a particulièrement apprécié la découverte des pièces endommagées.

"Les différents phénomènes de casse nous ayant été expliqués en cours, il a été par la suite plus facile de se les représenter que par de simples diapositives" explique-t-il.

Son camarade Samuel Mevaa est lui-aussi satisfait de l’expérience.

"La réalité virtuelle m’a permis d’avoir une immersion dans la salle moteurs assez fidèle dans son ensemble et de mettre une image sur chaque pièce moteur" note-t-il.

Pour en savoir plus

Autrice de l'article : Meyling Siu