Le programme Développement et exploitation des gisements dispensé en anglais à partir de septembre 2021

Entretien avec Frédérique Fournier, Directrice du Centre Géoressources et énergie d’IFP School

Portrait de Frédérique Fournier


Le programme Développement et exploitation des gisements (DEG - en anglais Petroleum Engineering and Project Development) sera dispensé entièrement en anglais, dès la rentrée de septembre 2021. Frédérique Fournier, Directrice du Centre Géoressources et énergie d’IFP School, revient sur cette évolution.

1.    Avec ce basculement du programme DEG, tous les programmes du Centre Géoressources et énergie d’IFP School seront désormais enseignés en anglais :  quelles sont les raisons de ce choix ?

De mi-2019 à mi-2020, nous avons lancé une réflexion sur les évolutions à engager au sein des programmes du Centre Géoressources et énergie.

Nous avons interrogé nos principaux partenaires industriels afin de connaître leurs nouveaux besoins en matière de compétences, dans le contexte de l’évolution du secteur de l’énergie.

Parmi les conclusions de cette étude est ressortie l’importance du changement de langue d’enseignement pour le programme Développement et exploitation des gisements, qui s’intitule désormais Petroleum Engineering and Project Development.

Ce virage nous permet d’être en cohérence avec le domaine couvert par le programme, et dans la perspective pour nos diplômés de carrières professionnelles résolument tournées vers l’international.

Le basculement du programme en anglais vise également deux autres objectifs : renforcer le rayonnement de l’École à l’international et diversifier les profils des candidats afin d‘attirer un nombre encore plus important de talents.

2.    Pouvez-vous nous présenter le programme Petroleum Engineering and Project Development (objectifs, contenus, débouchés, nombre d’élèves en moyenne par promotion, etc.) ?

Le programme Petroleum Engineering and Project Development propose une vision globale du développement des géoressources, et plus particulièrement des champs gaziers ou pétroliers. Cela se fait par l’intégration des trois métiers fondamentaux – gisement, forage et production – dans le but d’optimiser la production de gaz et de pétrole, en augmentant leur taux de récupération, en limitant les émissions de CO2, en assurant la sécurité et en minimisant l’impact environnemental.

La pédagogie s’appuie sur des études de cas, le travail en équipes multiculturelles autour de projets avec un encadrement industriel, la maîtrise de logiciels utilisés dans l’industrie, ainsi que sur des visites de sites.

Il s’agit de former des ingénieurs intégrateurs, agiles, sensibilisés aux différents aspects du data et maîtrisant les fondamentaux de leur futur métier, adaptables à tout type de projet de développement et d’exploitation des géoressources, qu’il s’agisse d’hydrocarbures, de géothermie ou d’utilisation du sous-sol pour le stockage (de gaz, par exemple).

Chaque promotion regroupe environ 25 élèves français et internationaux, parrainés, en apprentissage ou jeunes professionnels.

En termes de débouchés, les diplômés du programme s’orientent vers les métiers suivants : ingénieur réservoir, ingénieur foreur, ingénieur producteur (exploitation, process ou projet), avec comme particularité une forte mobilité technique et géographique, ceci dans un environnement international.

Pour ce qui est du secteur d’activités, les jeunes diplômés du programme rejoignent les compagnies énergétiques, les opérateurs gaziers et pétroliers, les sociétés de services ou d’ingénierie, les compagnies de consulting, les sociétés du service public, notamment pour la gestion de l’eau mais aussi dans les métiers de la géothermie.

3.    En dehors de la langue d’enseignement, quelles ont été les dernières adaptations engagées au sein du programme pour accompagner les changements actuels auxquels est confronté le secteur de l’énergie ?

Parmi les dernières adaptations du programme, citons le renforcement de la thématique sur les champs matures, avec en particulier l’introduction de nouveaux cours sur le "decommisioning", l’intégrité des puits et leur abandon. Nous avons créé une unité d’enseignement gaz non conventionnels et gestion du carbone. Nous avons également étoffé les cours sur le stockage de l’énergie (le gaz en particulier) et la géothermie.

En parallèle, l’intégration des 3 métiers (réservoir, forage et production) a été renforcée notamment grâce au "projet intégré de production", fil conducteur du programme.

À noter enfin que, depuis cette année, les élèves du programme Petroleum Engineering and Project Development, comme tous ceux inscrits dans les programmes du Centre, suivent les modules techniques développés pour le MOOC "Energy Transition: innovation towards a low-carbon future" dans le cadre de leur cursus.

4.    Quelles sont les prochaines grandes étapes pour le programme ?

En concertation avec les enseignants du Centre et suivant les préconisations de nos partenaires industriels, nous envisageons de développer l'enseignement des méthodologies pour établir des bilans carbone dans les activités de l'ingénierie des géoressources.

Les enseignements autour de la chaîne gazière seront enrichis avec des thématiques telles que les marchés du gaz et le FLNG (sigles en anglais pour floating liquefied natural gas ou gaz naturel liquéfié flottant), pour mieux appréhender les enjeux du gaz naturel, ses utilisations finales et son rôle dans la transition écologique.

En parallèle, nos élèves sont sensibilisés à l’importance des soft skills, et formés à la data, sa gouvernance et l’automatisation intelligente de son exploitation.

Entretien réalisé par : Meyling Siu