Le Professional Skills Module

Manager une équipe multiculturelle, négocier à l’international, ou encore faire un pitch commercial : voilà quelques-uns des savoir-faire que les élèves d’IFP School sont à même de mobiliser dans le cadre du Professional Skills Module (PSM) ou module de compétences professionnelles, qui se déroule traditionnellement en début d’année.

Dispensé entièrement en anglais et d’une durée de quatre semaines, ce module est destiné aux élèves non-apprenti(e)s et aux alternant(e)s bac+4 de l’École.

Au travers de la pédagogie par projets et la mise en situation, le PSM a pour objectif d’apporter aux élèves des compétences clés sur le monde de l’entreprise et l’interculturel.

"Ce module transverse vise à les préparer aux réalités professionnelles en leur permettant de se confronter aux enjeux métiers" explique Pierre-Yves Déquirez, responsable du PSM et professeur associé au Centre Géoressources et énergie d’IFP School.

"Pour évoluer dans un marché du travail de plus en plus compétitif et international, un(e) ingénieur(e) IFP School doit être capable de repenser son métier, travailler en équipe et naviguer dans un environnement multiculturel" remarque Victor Court, coresponsable du module et enseignant-chercheur au Centre Économie et Management de l’énergie.

"Dans ce contexte, il ne s’agit plus seulement de faire appel à des compétences techniques. C’est pourquoi nous mettons l’accent sur l’acquisition des soft skills (compétences comportementales). Les qualités d’ouverture, d’adaptabilité, de coopération et d’innovation sont aujourd’hui stratégiques" souligne Pierre-Yves.

Cette année, en raison de la crise sanitaire, le module s’est déroulé pour la première fois entièrement à distance du 4 au 29 janvier 2021.

Une cinquantaine d’élèves provenant de 16 pays et issus de six programmes de master d’IFP School se sont répartis sur trois projets :

  • l’innovation et l’entrepreneuriat – encadré par João Silveira et Olivier Bernaert du Lab e•nov, le laboratoire des cultures digitales d’IFP School : ce projet a permis aux participants de se former au management de l’innovation (voir le Zoom plus loin) ;
     
  • le Covid-19 est-il la seule voie pour réduire significativement les émissions de CO2 ? – encadré par Jean-Pierre Deflandre, enseignant-chercheur au sein du Centre Géoressources et énergie et co-titulaire de la Chaire CarMa. Dans ce projet, les élèves se sont intéressés à la baisse record des émissions de CO2 en 2020 liée à la crise due au coronavirus et en ont tiré des leçons. Ils ont étudié les technologies des émissions négatives et proposé des solutions économiques durables pour réduire le réchauffement climatique d’ici 2050.

    Avec deux camarades de la promotion 2021, Hervé Balla, élève camerounais du programme Énergie et produits, a réalisé un podcast sur l’impact du Covid-19 sur les émissions de CO2 dans les secteurs du transport et de l'énergie.  "J’ai beaucoup aimé le fait de pouvoir communiquer avec des étudiants d’autres programmes. En plus, cette année, nous avons dû relever le défi du travail collaboratif à distance" rapporte-t-il.
     
  • le rôle de la biomasse dans la transition énergétique – encadré par Fadhel Ben Chaabane, chercheur et spécialiste des biocarburants à IFP Energies nouvelles. Divisés en trois sous-groupes, les élèves ont examiné les caractéristiques particulières de la biomasse et sa place dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports. Ils ont notamment exploré les avantages des biocarburants de première et deuxième générations ainsi que les atouts de l’hydrogène.

Le PSM est une des occasions où les élèves de l’École ont l’opportunité de collaborer avec des camarades d’autres programmes.

"L’interdisciplinarité est formatrice" observe Pierre-Yves. "Demain, ils seront amenés à travailler avec des profils variés".

En parallèle des projets, les élèves ont personnalisé leur parcours pédagogique grâce à 18 cours électifs proposés sur le monde de l’entreprise, l’interculturel et le travail en équipe, la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises, la gestion de projet et la découverte des secteurs de l’énergie.

Tout au long du module, ils ont également bénéficié de coaching professionnel. Des enseignants d’IFP School, des chercheurs d’IFP Energies nouvelles et/ou des industriels les ont accompagnés dans l’organisation et l’avancement de leur projet en les orientant dans leurs recherches et en générant des débats dans l’équipe.

Zoom sur le projet "Innovation et entrepreneuriat"

Introduit en 2017, le projet "Innovation et entrepreneuriat" est l’occasion pour les élèves de se plonger dans la création d’entreprise. Toutes les facettes y sont abordées : de la proposition d’idées passant par l’élaboration d’un business model et d’un plan marketing, jusqu’au pitch final devant un panel d’investisseurs.

"L’objectif est de faire travailler nos élèves en mode projet sur un sujet réel, les aider à développer leur capacité à innover et à fédérer une équipe" explique João Silveira, ingénieur pédagogique au sein du Lab e•nov, qui encadre le projet.

"Nous cherchons à les faire sortir de leur zone de confort habituelle en les confrontant à de nouveaux concepts et outils afin de stimuler leur créativité" ajoute-t-il.

Pour l’édition 2021, les élèves se sont penchés sur trois thématiques : l’écologie, le recyclage des plastiques et les énergies renouvelables.

Mateus Aguiar, élève brésilien du programme Processes and Polymers, et quatre autres camarades ont imaginé P3D, une imprimante 3D capable de recycler des bouteilles en plastique et de générer sa propre bobine de filaments.

Pitch final du projet P3D
Johanny Jesús Martinez, coéquipier de Mateus Aguiar et élève du programme Processes and Polymers, réalise via Zoom le pitch final du concept "P3D"  dans le cadre du projet "innovation et entrepreneuriat" du PSM. La solution présentée est une imprimante 3D capable de recycler des bouteilles en plastique et de générer sa propre bobine de filaments.


Mateus a particulièrement apprécié l’ouverture à de nouveaux outils et modes de pensée, mais aussi le partage avec des élèves de différents parcours.

"Pour arriver à la solution présentée, notre groupe est passé par de multiples débats et désaccords. Pour moi, ceci était nécessaire pour apprendre à se comporter et à agir face à ces situations. Nous avons appris à écouter, à synthétiser nos idées et à travailler vers un objectif commun" remarque-t-il.

Auteur de l'article : Meyling Siu